Le Burkina Faso a une expérience de plus vingt ans d’existence du développement durable. Il a participé activement à différents sommets internationaux sur l’Environnement et le Développement Durable tels que le Sommet de la Terre Rio + 20. Il a mis en œuvre beaucoup d’accord multilatéraux en matière de développement durable et dispose d’instruments juridiques régissant le développement durable. Doté d’un dispositif institutionnel efficace en charge de la mise en œuvre et du suivi de sa politique nationale de développement durable, le Burkina a su donner, à l’ensemble des acteurs, un cadre général de mise en œuvre du développement durable.
Toutefois, de nombreux défis et des contraintes perdurent sur le plan social, économique, et environnemental. Il s’agit :
- La persistance de la pauvreté : Actuellement, le Burkina Faso est l’un des pays les plus démunis de la planète si bien qu’il ait connu une dernière décennie de croissance positive. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le taux de pauvreté au Burkina était estimé à 46% en 2012 et son classement suivant l’indice de développement humain (IDH) est 183ème sur 187 pays. Conscient de cette réalité, le pays a mis la question de la pauvreté au cœur de ses politiques. Cette situation est d’autant inquiétante compte tenue de la croissance démographique importante. Celle-ci entraine une surexploitation des sols, la déforestation, etc.
- Le système énergétique non durable : la croissance démographique a accru les besoins énergétiques sachant que les modes de production sont majoritairement polluants, et que les réserves de pétrole et de gaz diminuent. Les énergies d’origines renouvelables ne sont pas encore accessibles au plus grand nombre en raison par exemple de leurs coûts de production et d’exploitations élévés.
- Les inégalités liées au genre: des problèmes d’excision, de non-respect des droits des enfants et des personnes âgées, de discrimination des personnes handicapées, et d’inégalités en termes d’occupation des postes de responsabilités par les femmes perdurent au Burkina en dépit des efforts qui sont réalisés.
- La mauvaise gestion des déchets : Il manque des infrastructures et des filières bien structurées pour la bonne gestion des déchets dont la quantité augmente en raison de la croissance démographique. De ce fait, il en résulte les pollutions de sols et de cours d’eau et la prolifération des maladies liées à l’insalubrité. Les moyens mis en œuvre pour résoudre ces problèmes restent insuffisants. Les sacs plastiques abandonnés demeurent l’une des préoccupations majeures en matière de gestion des déchets. Même si 90% des déchets sont valorisables, les acteurs en charges ne bénéficient pas de moyens et de revenus suffisants.
- La perte de la biodiversité : La diversité du vivant sur terre sous toutes ses formes contribue au bien-être social et économique. Une étude a montré que les services éco systémiques représentent jusqu’à 57% du « PIB des pauvres ».Une exploitation intensive, non contrôlée des écosystèmes contribue à la perte de la biodiversité.
- La pollution de l’air : En raison de son enclavement, le trafic routier est utilisé pour le transport des biens et service. De ce fait, le transport routier est responsable de la quasi-totalité des émissions de gaz à effet de serre et des gaz polluant l’atmosphère. La situation est aggravée car les véhicules roulants sont obsolètes et leur âge moyen est de 20 ans. Des problèmes de santé publique peuvent résulter de la mauvaise qualité de l’air.
- La dégradation de l’environnement et des ressources naturelles
- La désertification
- Les modes de productions et consommation non durables
- La faible résilience de l’économie face aux effets du changement climatique